Alice on the roof est une jeune artiste belge de 21 ans. Elle a conquis son pays natal avec le premier single « Easy Come, Easy Go » qui expose une sensualité mélancolique contagieuse. Il se place pendant 8 semaines à la première place des charts et devient le titre le plus joué en 2015. Après un EP sorti au printemps où elle expose sa pop aérienne, Alice sort son premier album, directement classé #1 en Belgique, et fait partie des révélations 2016.
Entre un père ingénieur électricien qui invente des instruments et une mère architecte, Alice prend le chemin de l'académie de musique dès l'âge de six ans. « J'ai appris à chanter en harmonie, à digérer aussi les influences familiales, de Peter Gabriel à la musique juive et chinoise. Piano mais surtout voix, j'ai toujours été plus forte en expressivité qu'en technique ».
Quand elle part recommencer sa dernière année de lycée en septembre 2011 à l'étranger, Alice aboutit en Oregon, à Brookings « la ville la plus au sud ouest de l'Etat, en bord de mer. Je suis fan des expériences ». Non religieuse, elle suit pourtant le mouvement de la petite communauté américaine où cohabitent mormons et protestants : « J'allais tous les dimanches à l'église avec des guides qui m'accompagnaient et me rassuraient. Tous les jours, je chantais avec un jazz band à sept heures du mat' et je faisais une heure de chorale avec quinze personnes rassemblées sous le nom de Sea Breezes : on interprétait des chansons country, des grosses productions américaines ou Sting (sourire). J'avais déjà pratiqué le chant choral en Belgique mais là, je voyais davantage de culot et un sens aigu de la performance. Ils sont moins pudiques que nous : j'en suis ressortie avec davantage de confiance en moi, j'ai d'ailleurs été nommée Prom Queen en finale de l'année ».
Voix sans frontière d'une naturelle anglophilie, même si les goûts d'Alice rajoutent à ses favoris anglo-saxons (Bon Iver, Beirut) une véritable brigade du nord. « Je suis très fan de Björk, de Sigur Rós et aussi de cette chanteuse danoise, Oh Land : ils m'ont amené à développer une chaleur dans la voix ». Frontière encore franchie.
En 2013, Alice s'inscrit à The Voice Belgique, elle y apprend à se « comporter sur scène, gérer les interviews ». Elle y chante notamment Gainsbourg et touche le public. Mais pas seulement. L'arrêt en demi-finale n'empêche pas l'un des jurés de vouloir continuer l'aventure. Marc Pinilla, leader du groupe belge Suarez craque pour le chant d'Alice et lui propose de sortir son album sur son label.
Marc Pinilla et son complice de Suarez, Dada, proposent alors à Alice de marier leurs musiques aux textes de la jeune chanteuse. Alice a ensuite l'idée d'envoyer ses maquettes à Tim Bran, producteur-mixeur anglais reconnu pour ses travaux avec London Grammar et La Roux. « Il a accepté immédiatement de travailler avec nous, et on a multiplié Marc et moi, les allers-retours à son studio de Londres où Tim collectionne notamment les claviers analogiques. Beaucoup de sons de l'album viennent du Juno Roland 106, un synthé vintage, et les couleurs du disque passent de l'aérien à des textures plus agressives ».
L'album reprend trois titres de l'EP du printemps 2015 (Easy Come Easy Go, Monopoly Loser, Like A Dying Rose) et en propose neuf autres, tous traversés d'une poésie où l'amertume de l'adolescence s'insinue doucement dans les paradigmes adultes. Alice explique ces sensations-là. « Pendant toute cette année passée aux Etats-Unis, j'étais assez à fleur de peau, j'avais vécu une histoire d'amour belge à distance (...), ce qui a joué dans l'écriture de paroles comme dans la maturation de ma musique. J'avais aussi décidé de m'émanciper en restant loin de ma famille, ce que raconte Race In The Shadows. Ce qui m'a aidé maintenant que je fais la chose la plus effrayante de ma vie, chanter (sourire) ».
Entre la ballade suspendue Let me Down et le groove presque funky de Sound Of Drums, l'album tisse des liens inévitables avec la mélancolie et d'autres sensations tactiles. Souvent dans un jeu de cache-cache charmant. « Si je chante en anglais, c'est parce que j'y dis plus facilement des choses qu'en français, ma langue maternelle. La poésie que j'essaie de mettre dans mes chansons évite d'être trop directe, elle laisse une liberté d'interprétation. La musicalité du mot amène au sentiment...»
« Si la musique et les concerts s'emballent, il faudra peut-être que j'arrête mes études pour être institutrice. Je suis super-excitée mais j'ai tendance à prendre les choses petit à petit, pour ne pas trop m'affoler. J'adore le live et la sensation de m'investir dans chaque mot. Je suis toujours la petite Alice, non pas avec la grosse tête mais avec de plus grosses épaules...et puis j'adorerais retourner chanter en Oregon, même dans un petit club pourri. C'est grâce aux Américains que je me suis débloquée... ».
Et ce n'est pas dans l'Oregon mais au Texas à Austin qu'Alice est revenue jouer aux US : par la grande porte en étant programmée au festival South By South West, l'un des plus importants évènements musicaux.